Voilà, ça y est, on quitte Las Vegas pour rejoindre la Vallée de la Mort.
De mon premier voyage aux USA, il m'est impossible d'établir un ordre de préférence des lieux visités... Mais si je devais absolument faire un top 3, Death Valley en ferait partie. Avec San Francisco, Antelope Canyon et Bryce. Ah, ben vous voyez, c'est raté, j'ai déjà dépassé les 3... Surtout que j'aurais aimé inclure Arches...
Enfin, tout ça pour dire que je suis ravie ce matin de me diriger vers cette immense plaine.
On attaque par Dante's view, qui donne un beau panorama sur le lac salé (asséché, bien sûr). Comme c'est en hauteur et qu'il y a du vent, on ne se rend pas trop compte de la chaleur, et cette immense étendue de sel fait davantage penser à de la neige, chose que l'on pourrait trouver surprenante ici, au deuxième endroit le plus chaud de la planète... Pas tant que ça, finalement : la première fois que nous étions venus, on avait effectivement eu de la neige !
J'y croise un américain qui voyage seul, à moto. Très sympa, il me demande si je suis française (ça change des gens qui me croient allemande), on discute un peu et il m'explique qu'il est venu il y a quelques mois en France, pour visiter Paris et les châteaux de la Loire. Il a le même appareil photo que moi (un réflex Canon), mais ne sait pas du tout s'en servir : il n'utilise que le mode préprogrammé générique, sans même passer par les modes préprogrammés "portrait", "paysage", etc... Je ne prétends pas bien connaître mon appareil, loin de là, mais j'ai quand-même essayé de lui expliquer 2 ou 3 toutes petites choses, il était ravi. Après lui avoir montré comment forcer le flash à se déclencher, il me précise que, selon lui, les "américains sont comme ça", ils ont des appareils sophistiqués mais ne savent pas du tout comment ils fonctionnent. Je ne sais pas ce qu'il en est réellement...
N'empêche, j'ai beau savoir comment forcer le flash pour éviter certains contre-jours, je suis incapable de sortir des photos sympa avec une telle luminosité : je ne sais pas si c'est la poussière ou la chaleur qui veut ça, mais l'atmosphère est partout voilée.
Nos chemins se séparent, pour se recroiser à Zabriskie point, quelques miles plus loin. Je suis encore une fois étonnée par ce voyageur solitaire. Comme la très grande majorité des gens rencontrés ici, il est vraiment très agréable, d'une grande gentillesse. Je lui demande alors s'il va aller à l'est de Las Vegas (où il se rend le soir même) pour voir les parcs nationaux, ce à quoi il me répond qu'il n'en a pas le temps, qu'il doit rentrer chez lui à LA le lendemain. Jusque-là, ça se comprend, mais le plus étonnant est qu'il ne connait pas les noms de ces fameux parcs, ni ce qu'ils cachent ! On parle donc un peu de ce que je connais si mal et ça semble beaucoup l'intéresser.
Cette fois, la chaleur est très présente, et j'admire son courage de conserver son épaisse combinaison de motard sans même l'ouvrir à chaque point d'arrêt !
Je croise ici une petite famille : un couple de suisses avec leur fille de 7 ans. Eux, par contre, connaissent très bien les parcs, puisqu'ils traversent les Etats-Unis d'est en ouest pendant... trois mois ! Quelle chance de pouvoir partir si longtemps... Ça donne des idées pour d'autres années. Dommage que nous devions repartir les uns et les autres, j'aurais pu rester des heures à écouter leur récit de voyage et à échanger sur diverses destinations. Encore une fois, je me demande toujours pourquoi il est si agréable, facile et spontané de partager avec des inconnus à l'autre bout du monde, alors qu'ici la vie quotidienne nous rattrape, sans que personne ne prenne le temps d'avoir cette ouverture sur ceux qui nous entourent. C'est comme ça...
Artists' drive, une palette géante aux couleurs variées.
On se dirige vers le nord pour rejoindre notre hôtel à Stovepipe Wells. Une déclinaison des tons bruns s'offrent à nous, les lignes droites infinies aussi...
Malgré la beauté du site, je dois avouer que je reste un peu sur ma faim et dubitative : je ne retrouve pas les sensations de notre première visite à Death Valley. Peut-être est-ce à cause de la chaleur écrasante - qui n'est rien en comparaison de celle qu'il y aura cet été : 35 petits degrés Celsius... Peut-être aussi à cause du monde. Je n'ai pas retrouvé le sentiment d'immersion dans un total désert, la solitude, le fait de sentir minuscule face à la nature, et l'humilité que cette escapade nous impose, que j'avais découverts avec joie la première fois.
Ça reste beau malgré tout, je suis ravie d'être ici. Nous découvrons notre hôtel : il est perdu, seul, sur la route. Rien à voir avec Furnace Creek, et tant mieux : dès les premières minutes on adore l'ambiance qui se dégage de ce lieu. Si l'on omet l'accueil peu amène du réceptionniste, cet endroit semble familial, bon enfant, très agréable. Les chambres sont sommaires, mais confortables... On se permet même une petite tête dans la piscine (très) fraîche en pleine nuit, avant de manger nos fameuses nuddle soups sur une terrasse qui appellerait presque à faire des barbecues.
Il est rappelé partout qu'il faut prendre soin de l'environnement, qu'il faut consommer peu d'eau, ici, on est dans le désert. Il y a même un minuteur dans la douche pour nous inciter à ne pas dépasser 5 minutes... très bonne initiative, en total décalage avec la piscine (appréciée) de l'hôtel et les clims mises à fond dans toutes les chambres alors qu'il fait désormais 20°C maxi ! Nous sommes d'ailleurs les seuls à ne pas l'utiliser, comme souvent depuis que nous sommes ici...