Après un petit-dej gargantuesque, nous reprenons assez vite la voiture pour aller en direction du Lake Powell. Nous avions promis à Romane de faire un tour en bateau, nous nous rendons donc sur la marina... D'après le guide que j'avais emporté avec nous, des départs avaient lieu toutes les heures. Raté, la première excursion proposée ne partait pas avant le début de l'après-midi... Sachant que le reste de la journée allait être bien rempli, nous avons donc abandonné l'idée.
La puce a été très déçue, nous un peu moins on doit l'avouer : on avait déjà fait ce genre de découverte du lac il y a quelques années, ça ne nous avait pas emballés.
Nous nous renseignons sur la location de bateau. C'est, comme on s'y attendait, hors de prix. On ne peut pas se le permettre, par contre, pour ceux que ça intéresserait, je pense que c'est le meilleur moyen de découvrir le lac. La dame qui nous a renseignés nous a aussi indiqué la plage la plus sympa pour les enfants, nous y allons donc pour prendre notre pique-nique... Il s'agit de la plage de Lone Rock. Pour y accéder, il faut ressortir du parc de Glen Canyon sur la route 89 en direction de Big Water, Lone Rock est ensuite indiqué sur la droite. La petite tenant à son pique-nique sur le sable, et ne voulant pas le rater, on tourne à droite dès qu'il semble y avoir un accès en bord de lac. On tourne pas mal avant de le trouver, car nous ne pensions pas qu'il était si loin après la sortie du parc... Ne trouvant pas l'accès, on laisse finalement tomber et on prend la route vers Kanab... C'est là que nous finissons par trouver le panneau, allez, hop, pique-nique time !
Il s'agit effectivement d'une immense plage de sable, le cadre est sympa mais on découvre aussi un nouvel aspect de la culture américaine : s'ils pouvaient garer leurs véhicules dans l'eau, je pense qu'ils le feraient. Il n'y a pas de parking à l'entrée de la plage, l'accès est totalement libre et le peu de monde qui profite de l'espace en profite également pour gâcher le paysage. Moins on marche, mieux c'est...
Après un repas rapide en plein soleil (rien n'offre d'ombre sur cette plage), on se dirige vers Big Water. Je croise les doigts pour que l'on puisse emprunter Cottonwood Road... Il faut que le temps soit sec depuis plusieurs jours, que la pluie ne soit pas au RDV le jour J et que la voiture soit assez haute pour que les rangers donnent le feu vert. Évidemment, personne ne vient contrôler l'accès à cette piste, mais il vaut mieux se renseigner au préalable auprès d'eux pour y aller en toute sérénité.
Je me demande un peu où se trouve la Paria Station, car je n'ai pas trouvé d'information très précise sur son emplacement. La question ne se posera finalement pas : nous nous arrêtons au centre d'information de Big Water (très bien indiqué sur la route 89, sur votre gauche), et le ranger qui s'y trouve appelle lui-même ses collègues de Paria pour me donner un feu vert. Il jette un œil à notre voiture, qui n'est pas un 4x4, mais estime qu'il y a cependant assez de hauteur sous le pare-chocs pour qu'on y aille en toute quiétude.
Il nous donne aussi un mini guide, pour nous indiquer ce qu'il faut voir, très pratique.
Ca y est, on y est... c'est parti pour une après-midi de piste assez facilement praticable, du moins si l'on s'en tient à la route principale. Ce qui m'étonne le plus, encore une fois, est la variété de couleurs, de types de paysage en si peu de distance.
Les premiers miles se teintent de rouge et de blanc très francs.
La roche est réellement jaune par moment... Les arbres sont secs et blancs, le ciel est quant à lui magnifique, je suis encore une fois conquise.
Si quelqu'un peut m'expliquer ce phénomène géologique, qu'il n'hésite pas. La roche est littéralement mauve à cet endroit, bien que le contre-jour masque un peu la couleur. On peut imaginer un coquillage géant échoué ici, affuté comme un couteau de chef, planté dans le sol pour intriguer nos yeux, ou faire parler les bavards, au choix. Ce "rocher" doit bien faire 3 ou 4 mètres de haut, et rien autour ne lui ressemble... on ne peut pas le voir de plus près car l'accès est impossible.
A certains endroits, la terre est très escarpée, des pics fleurissent à chaque coin de rue. Ou de piste.
Puis, alors que nous sommes de nouveau sur une plaine, le jaune rejaillit.
Une triple arche...
A 33,8 miles du départ, le guide nous indique qu'il faut quitter la piste principale. Ce que nous faisons... Je ne fais pas toujours la fière au volant, la piste s'avère bien plus difficile que celle que nous venons de laisser.
Pour le coup, on comprend pourquoi le ranger voulait vérifier la hauteur du véhicule... La piste a au moins le mérite de faire rire notre puce car ça secoue dans tous les sens.
Ne voyant pas de point d'intérêt particulier à cette route, et nous demandant très clairement si l'on pourra facilement faire demi-tour, on abandonne dès qu'il y a un peu d'espace pour faire marche arrière. Une grosse pente, que j'avais eu du mal à franchir à l'aller, nous rebute un peu... première tentative de Thierry, on s'enlise. Gloups. Il n'y a strictement personne par ici, la piste principale n'est pas non plus très empruntée, et n'est franchement pas à côté. N'y pensons pas... deuxième tentative, je ferme même les yeux pour ne pas voir le résultat. Oui, je sais, c'est assez stupide, puisque je sens la voiture qui grimpe, qui grimpe, hésite un peu, puis finit par avancer et se retrouver sur le plat. Ouf !
Je n'avais jamais vu ça avant. On nous explique, quand on est petit, comment se forment les montagnes... que ce sont des plaques qui se percutent ou bien qui se superposent. On comprend aisément le principe, en théorie, mais je ne l'avais jamais vu aussi clairement... Ici, on découvre un flanc de colline d'une couleur unie, alors que l'autre dévoile les couches, les strates aux différentes couleurs, parallèles les unes aux autres. Ce phénomène est très visible à plusieurs endroits le long de la piste... C'est vraiment surprenant.
On finit par reprendre la route, Cottonwood Road, c'est fini... Direction Bryce Canyon. On remarque d'ailleurs assez vite, en bord de route, des formations rocheuses qui nous donnent un léger avant-goût de ce qu'on y découvrira...
Comme le GPS n'est pas toujours infaillible, il nous emmène bien au-delà de l'hôtel (voir page Hébergement pour plus d'infos, afin de ne pas reproduire notre erreur) et l'on traverse Red Canyon. Il porte bien son nom, celui-ci, quand on croyait avoir déjà vu la roche la plus rouge possible à Valley of fire, on est encore une fois étonné de découvrir qu'il y a toujours plus grand, toujours plus beau, toujours surprenant... ici, ça sera simplement encore plus rouge. On ne peut malheureusement pas s'y arrêter, mais une promenade ou une rando dans cet espace fait vraiment envie. Ça contraste tant avec le froid qui nous entoure...
Après avoir pesté contre le Tomtom, on retrouve enfin l'hôtel. Je me fais une joie d'y arriver, les descriptifs que j'en avais lus m'avaient donné l'eau à la bouche. J'ai vite déchanté : c'est une usine attrape touriste (voir page hébergement, toujours, pour plus d'infos...). Ce n'est pas grave, on part manger avec nos amis que l'on a retrouvés, et on se régale dans un steakhouse. Le patron, charmant, allait fermer lorsque nous sommes entrés... il nous a pourtant accueillis avec beaucoup de gentillesse.
Vivement demain, j'ai hâte de revoir Bryce Canyon !