Aucun souci, disions-nous... Le tout, c'est d'y croire. La journée a aussi mal débuté qu'elle a bien fini. Et ce n'est pas peu dire.
On part donc, ce matin, à la recherche d'un point Wifi pour réserver notre tour de bateau sur le Lough Corrib. A ceci près qu'on avait oublié un détail important : le dimanche matin, les cafés ou autres pubs ne sont pas ouverts. Exit la réservation en ligne...
On décide donc de nous diriger directement vers le lac, on verra bien sur place. Les paysages que l'on traverse sont amusants, presque marécageux par endroits... malgré le temps plus qu'incertain, voire désastreux.
La route est longue, on en a pour plus d'une heure et ce n'est pas passionnant... Cependant, le ciel se dévoile, ça fait plaisir !
On arrive enfin à Cong, d'où partent les bateaux. Ah ah, oui, on arrive... juste un quart d'heure après le départ de la croisière ! La prochaine a lieu 4 heures plus tard, on hésite mais on décide finalement d'attendre : on avait promis à Romane son tour de bateau, et les multiples îlots que l'on a découverts depuis la route donnent vraiment envie de naviguer sur ce lac.
On prend donc largement notre temps pour manger ; Romane est enchantée de... attention, activité typiquement irlandaise... donner à manger à des canards. On achète du pain de mie pour l'occasion ! Elle passe son temps à rire aux éclats, tant mieux, ça fait du bien de la voir ainsi, parce que nous, on a plutôt tendance à tourner en rond, là...
On tente de trouver de nouveau une connexion, pour réserver... Nos recherches sont infructueuses, mais les gens du coin nous disent qu'il ne devrait pas y avoir de problème pour avoir de la place à bord du bateau.
Les 4 heures finissent pas s'écouler, sous un ciel très clément. Le bateau arrive, Romane est surexcitée mais patatra : bien que nous soyons arrivés très en avance afin de s'assurer de la place, il n'y en a plus. A très peu de personnes près, en plus, si j'ai bien compris l'échange entre le capitaine et un de ses équipiers.
Romane fond en larmes, on lui en parlait depuis la veille... Et moi, je craque à mon tour, j'ai la curieuse impression qu'une poisse nous colle à la peau, depuis le début, que l'on va de galère en galère. Entre les lieux introuvables, fermés, les indications passablement mystérieuses, le temps peu alléchant, les heures de routes... J'en ai assez, je tente bêtement de consoler Romane autant qu'elle tente de me consoler moi-même.
Allez allez, ce n'est pas grave, on respire un bon coup, on va trouver une solution, non ?
On avait vu en passant des locations de petits bateaux à moteur, on va se renseigner sur les prix avant d'en parler de nouveau à la chipie. Peine perdue : la personne du camping qui proposait ce genre de prestation ne semble pas au courant, me donne un numéro de portable pour joindre la personne qui s'en occupe tout en me spécifiant qu'elle n'est pas dispo... A quoi bon ?
Bon, et si on se posait sur une plage, tout simplement ? Nous n'avons plus rien à perdre, une plage sauvage est indiquée par ce même guide qui nous a si souvent induits en erreur, mais tentons, sans y croire, tentons.
Et c'est reparti pour une route aussi longue qu'à l'aller, ben, oui, il n'y pas de raison.
On traverse un petit village dans lequel il est difficile d'avancer : un attroupement le long du port, des voitures dans tous les sens, de la musique traditionnelle au loin... on préfère se garer et voir ce qui se passe, plutôt que de forcer un passage inexistant.
On assiste alors à une course acharnée de bateaux, l'ambiance est festive, les rameurs se donnent à fond...
Un groupe de 3 musiciens donnent le la, des enfants en profitent pour faire une démonstration de danse folklorique impressionnante.
On reprend la route à la recherche de la plage mentionnée dans le guide... Comme d'habitude, on est un peu perdus. On commence à avoir l'habitude, après les larmes du Lough Corrib, je préfère en rire, cette fois. Après avoir insisté un bon moment, on voit une voiture en plein milieu d'un pré clôturé, en bord de mer... On se demande comment elle a pu arriver là, on n'ose pas la rejoindre mais on se "gare", ou plutôt serait-il plus juste de dire qu'on dépose la voiture là où l'on peut, pour rejoindre le rivage à pieds.
On a bien fait : la barrière était en fait réservée aux bêtes, mais ne nous interdisait pas le passage, et nous découvrons, de l'autre côté de pré, une belle plage sauvage, déserte et ensoleillée.
L'eau y est vraiment limpide... Si elle n'était pas si froide, je piquerais bien une tête, moi.
Cette plage est très étendue, avec du sable, des petits rochers, des algues, des coquillages, l'eau est peu profonde, parfaite pour la petite qui s'en donne à cœur joie. A l'ambiance festive du petit village succède un moment de repos tranquille, vivifiant et aéré, de quoi finir la journée en beauté.
Le soir, nous déjeunons dans le restaurant d'un pub dont j'ai malheureusement oublié le nom.
Ah, ben, merci Street view de Google Maps, je l'ai retrouvé ! Il s'agit d'E.J. Kings, sur la place qui relie market street à main street.
Nous étions au premier abord un peu déçus, car comme il devait y avoir de la musique live, et, on suppose, de l'ambiance, le serveur du pub nous a aimablement recommandé de monter au restaurant. On s'est demandé s'il avait prétexté l'ambiance animée pour respecter la loi (interdiction aux mineurs d'entrer dans des pubs le soir), ou vraiment pour notre confort.
Finalement, il a eu une excellente idée : le restaurant était parfait ! Très bon, très savoureux, cadre sympa, accueil des enfants encore plus amical que d'habitude, ce qui veut tout dire, vraiment une bonne adresse à retenir ! Thierry a pris un irish stew (ragoût de mouton) dont la viande était d'une tendresse à tomber par terre.
A la suite du repas, sur les conseils de la serveuse absolument adorable, nous sommes redescendus au pub, où nous avons pu assister, enfin, à un de ces mini concerts qui font la renommée des pubs irlandais. Romane a dansé, dansé comme une folle, elle s'est bien amusée ! Nous avons testé le cidre irlandais... Ce ne fût pas notre meilleure idée de la journée (ni la pire, vous l'aurez compris). Ce cidre, servi avec des glaçons, n'a aucun goût, on dirait de l'eau gazeuse colorée ! On n'a même pas fini la bouteille, ni nos verres, d'ailleurs.
Cette fin d'après-midi et cette soirée nous ont vraiment remontés, on a passé un excellent moment... Pourvu que ça dure !