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Ouest américain - avril 2011 : carnet de voyage

Jour 4 - Las Vegas > Grand Canyon

Nouvelle journée sous le soleil américain. Euh, en fait, non, nouvelle journée tout court : nous nous levons sous un ciel couvert qui ne présage rien de bon. La suite confirmera...

Las Vegas

Cette journée est aussi marquée par le retour en puissance de Madame Non. Celle qui avait jusqu'à présent été plutôt mignonne, voire charmante par moment, a décidé de rétablir l'équilibre et nous avons bien vite retrouvé notre petit diablotin, qui n'a pas facilité ce début de journée.

Le programme de la journée était simple : faire quelques courses puis rejoindre Tusayan, à l'entrée sud du Grand Canyon. Après un dernier petit dej chez Ihop, nous revenons à l'hôtel pour refaire nos bagages. Pour moi, le "vrai" voyage commence aujourd'hui : on s'est adaptés à l'heure locale, à nous les grandes routes en lignes droites interminables, les grands espaces aux paysages variés, la sensation de solitude et d'humilité face à la nature... Je suis ravie de me lancer enfin dans cette aventure.

Bon, en guise d'aventure, pour la matinée, on repassera. Entre le temps infini que prennent les choses avec une petite qui freine des quatre fers pour tout et n'importe quoi, et la difficulté que nous avons de trouver les bons magasins pour nos courses, pourtant censées être rapides, nous ne partons qu'à 14h30 de Las Vegas !

Je prends donc le volant et redécouvre avec plaisir la route américaine. Ici, la conduite n'a rien à voir avec celle que nous connaissons en France. Pour une même distance, malgré des routes moins bien entretenues et une vitesse plus restreinte, les kilomètres défilent facilement : la conduite automatique, que je n'apprécie pas particulièrement en ville ou dans une circulation dense, favorise le confort sur les autoroutes. Couplée au régulateur de vitesse, aux tracés rectilignes et à la fréquentation aérée, cela donne presque l'impression d'être dans un train, la fatigue du volent est bien moindre que par chez nous.

J'en profite pour en prendre plein les yeux : le jaune, le vert, le rouge, l'ocre alternent pour donner vie à des reliefs escarpés, toujours immenses. La montagne se précise... Nous dépassons un petit massif pour découvrir une plaine sans fin, lisse, qui contraste avec les formes que l'on vient de parcourir. Avec la plaine arrive la pluie, qui gâche un peu le plaisir des yeux, il faut bien l'avouer, mais qui n'enlève en rien mon enthousiasme. La petite dort à l'arrière, tout se passe bien... On aperçoit au loin un peu de luminosité, derrière la prochaine chaîne de montagnes. On croise les doigts...
Gagné ! Sans aller jusqu'à parler d'un grand soleil, au moins, il ne pleut plus. On fait une petite halte après Kingman, très surprenante. Déjà, en ouvrant la portière, on se remémore d'un coup les contrastes importants de climat sur peu de distance. On a beau le savoir, ça impressionne toujours : il caille ! Vite, vite, on ouvre les valises et on se couvre tous de nos manteaux bien chauds. Ensuite, après sa sieste, on redécouvre aussi une petite fille charmante, qui, comme elle le dit elle-même, est "saze et rasonnable". Pourvu que ça dure... Et enfin, le café posé sur la route 66 sera l'agréable surprise de la journée.

route 66

Attirés par le nombre de voitures (comprendre 5 ou 6) qui étaient garées devant, nous avons franchi le seuil d'un endroit chaleureux, accueillant, à la décoration montagnarde.

Route 66

A peine assis, la patronne fort sympathique nous apporte coloriage et crayons pour la petite. On déguste un Scone, ce qui pour ma part est une découverte. Mélange de cerises, raisins sec, noix, dans une pâte sablée légèrement salée, roulée en triangle, le tout servi tiède. Ce n'est pas le gâteau du siècle, mais c'est bon, fait maison, et ça se sent : ça n'a pas de goût chimique, ni trop sucré, ni trop gras. Un petit plaisir accompagné d'une pink limonade. Pourquoi pink, je me pose encore la question : en dehors de sa couleur rose pale, elle a exactement le même goût que toutes les autres limonades.

Pink limonade

Nous rencontrons 2 anglaises qui nous prédisent de la neige à Bryce, ce qui ne nous étonne pas plus que ça compte tenu de la période et surtout de la température qui nous entoure désormais !

Retour au chaud dans la voiture, retour de la pluie aussi qui nous aura malheureusement rattrapés. On discute de ce que l'on fera au Grand Canyon : survol en hélico, en avion, rien du tout ? Après mure réflexion, on a trouvé beaucoup plus fun que tout ça. Pour le même prix, j'ai demandé un éclatement de pneu ! Effet garanti : sous la pluie, de nuit et dans le froid, rien de tel pour donner du peps à l'aventure.

Changement de roue

Évidemment, il faut vider le coffre pour atteindre le cric et les outils. Pendant que la nuit tombe de plus en plus, que Thierry rame pour monter le cric (ce n'est pas difficile mais ça prend énormément de temps, c'est pas super bien étudié !), je recharge la voiture, histoire que les valises et autres sacs ne soient pas trop trempés. Bon, oui, ok, la roue de secours est sous le coffre, mais pour la détacher, l'accès se fait par le coffre. C'est pas grave, on recommence... on vide tout de nouveau. Comme il fait maintenant nuit noire, et qu'on n'a rien pour se signaler en dehors des warnings, Thierry enfile un sac rose fluo (merci Gap de l'outlet) et je me poste à l'arrière de la voiture, sans cacher le clignotant, avec une lampe de poche pour l'éclairer, histoire qu'il soit vu de loin. Super pratique.

2 heures plus tard, on repart enfin... Par chance, Romane a été mignonne !

Là, on remercie le GPS. Moi qui pensais que c'était pratique, mais qu'on pouvait s'en passer... Grâce à lui, on a trouvé directement le garage le plus proche, ouvert de surcroît (à 20h30, ce n'était pas évident). On a aussi la chance inouïe qu'il nous indique, 100 mètres plus loin, un autre garage qui fait la réparation des pneus ! Le gars ouvre son atelier pour nous, par chance il a le bon pneu en réserve. 10 minutes (!) et 230 dollars plus tard, on reprend enfin la route, toujours sous la pluie.

Arrivés à Tusayan, à 10 minutes du parc du Grand Canyon, on n'a aucun mal à trouver l'hôtel qui n'avait pourtant pas d'adresse : il n'y a que ça, Tusayan est minuscule.
On décharge la totalité de la voiture : le jeu de tétris que l'on a du faire à force de décharger et recharger la voiture pour l'échange de roue a mis un bazar incroyable. Il y en a partout. Tant pis, ça attendra demain, dodo ! Personne n'a mangé, mais on ne se fait pas prier pour tomber dans les bras de Morphée.

Le grand Canyon pour plus tard....