Étrangement, j'attaque cette journée du retour le cœur léger.
Ces dernières journées sont habituellement empruntes de nostalgie, aux émotions variées, partagées entre la joie de retrouver son chez-soi confortable et ses habitudes françaises qui font pourtant souvent râler (mais n'est-ce pas justement une habitude bien française ?) et l'amertume de ne pas prolonger ces moments de découvertes, tels une oasis délicieuse dans le rythme du train-train quotidien.
Pourtant, ce matin, bien que déçue et regrettant que les choses se soient passées ainsi, je rentre avec plaisir. Ce plaisir, parce qu'il semble partagé par mes compagnons de voyage, n'en est que décuplé.
On se lance donc très tôt sur la route ; nous avons bien choisi notre moment du retour : nous sommes vraiment loin de Dublin, du moins à l'échelle de l'Irlande.
Comme pour un dernier clin d'œil cynique, nous prenons la route sous une trombe d'eau... qui s'allège au fur et à mesure que les kilomètres défilent... Pour finalement totalement disparaître et laisser un grand soleil que l'on croyait disparu nous accueillir à l'aéroport de Dublin. Ravi de vous revoir, Mr Blue Sky...
Le reste, c'est comme d'habitude. Le retour de la voiture, la navette, les bagages, l'enregistrement, l'embarquement, le vol, et rebelote dans l'autre sens, on ajoute le car qui traverse la région parisienne, la récupération de notre propre voiture, et, enfin, les portes d'un appart manquant cruellement d'air frais qui s'ouvrent.
On pourrait croire que c'est fini, mais non : lessive, tri et rangement des bagages, retrouvailles d'un environnement en grand bazar (et oui, je n'ai jamais su être assez organisée pour partir et laisser un appartement nickel, au dernier moment j'ai la fâcheuse tendance à me transformer en typhon et à, au choix, déplacer / sortir / emballer / ranger / ressortir / re-déplacer / râlerSansTrouverCeQuiEstSousMonNez / viderLesSacs / remplirCesMêmesSacs, bref, à remuer ciel et terre dans un excès d'inefficacité flagrante), puis vient le questionnement classique "qu'est-ce qu'on va pouvoir faire à manger ce soir, le frigo est vide" avec la même réponse éternelle "ben, des pâtes, non ?" alors qu'on n'a qu'une envie : de crudités bien fraîches et de vrai fromage.
Un retour classique, en somme, universel à tous les voyageurs j'imagine, en tout cas qui se répète chez nous quelque soit notre escapade, qu'elle ait duré 3 jours comme 3 semaines, qu'on soit parti en couple ou en famille, qu'on ait quitté la France ou non. Le truc pratique, c'est que si vous, lecteurs, vous êtes passablement ennuyés à la lecture de cette journée sans le moindre intérêt, moi, au moins, je n'aurai plus qu'à copier ce texte pour nos prochains carnets de voyage.
Puis, enfin, vient le moment du "debreifing". L'Irlande, on y retournera, c'est sûr. L'accueil des gens, la nature "naturelle", l'ambiance des pubs, les couleurs chatoyantes de certaines villes de l'ouest nous ont conquis. La malchance qui nous a poursuivi n'enlève rien au charme des lieux. On y retournera, autrement, en autonome, en totale liberté... On ne sait pas quand mais l'envie est là !